Formation en ligne - L'histoire du Tarot


Chapitre 2 : l'apparition du Tarot


Se mettre en condition

Pour bien commencer ce chapitre, voici une petite méditation guidée de 3 minutes pour accroître votre concentration. 


L'histoire de la famille Visconti

Le duché de Milan, un État situé dans le nord de l'Italie, a existé entre 1395 et 1797, étant intégré au Saint Empire romain germanique. Sous la domination des familles Visconti et Sforza, la région milanaise est devenue un centre de pouvoir majeur en Europe, connaissant une croissance économique significative.

 

Les Visconti ont régné sur Milan de 1277 à 1447, gouvernant la région avec neuf seigneurs et trois ducs successifs. D'origine lombarde, la famille Visconti a alimenté des légendes fantastiques sur leurs origines, prétendant remonter jusqu'à la fin du Ve siècle. Une version moins romantique attribue la fondation de la famille au cardinal Hildebrand Visconti au XIe siècle. À cette époque, ils possédaient la seigneurie de Massino, située autour du lac Majeur. Leur ascension en pouvoir a été significative lorsque, en 1262, Otton Visconti (1207-1295) fut nommé archevêque de Milan, un poste qui a renforcé la position des Visconti. Cependant, Otton a été exilé de la ville pendant quinze ans en raison des conflits entre la faction aristocratique et les factions populaires dirigées par Napoléon Torriani (ou Della Torre). Il n'a pu revenir à Milan qu'en 1277, après avoir vaincu les Della Torre. La ville est devenue une seigneurie, et malgré leur statut ecclésiastique, les descendants d'Otton ont poursuivi la politique expansionniste des Visconti.

 

Bernabo Visconti et son épouse
Bernabo Visconti et son épouse

Bernabo Visconti était réputé pour être l'un des dirigeants les plus impitoyables et cruels de la seconde moitié du XIVe siècle à Milan. En 1354, il gouverne aux côtés de son frère, Galeazzo II Visconti, dont le caractère contrastait fortement avec le sien, étant décrit comme plus calme et simple. A la mort de Galeazzo II en 1378, son fils Gian Galeazzo, né en 1351, hérite, mais son oncle résiste et s'empare du pouvoir. 

 

Cependant, ne voulant pas rester dans l'ombre de son oncle tyrannique, Gian Galeazzo Visconti organise un coup d'État en 1385, fait emprisonner puis empoisonner Bernabo et prend le contrôle de Milan.

Livre d’Heures de Giangaleazzo Visconti, vers 1380, Giovanni de’Grassi (Florence, bibliothèque Nationale)
Livre d’Heures de Giangaleazzo Visconti, vers 1380, Giovanni de’Grassi (Florence, bibliothèque Nationale)

 

Gian Galeazzo, surnommé le "despote de Milan", est resté dans l'histoire pour sa folie des grandeurs et son ambition démesurée. Sous son règne, il étendit rapidement sa domination sur l'Italie du nord, incluant des régions telles que la Lombardie et l'Émilie, affirmant son autorité d'une main de fer tout en menant une vie luxueuse et décadente.

 

Sa soif de grandeur le poussa à entreprendre des projets monumentaux, témoignant de sa puissance et de sa volonté d'imposer sa marque sur le paysage politique et culturel de son époque. Par exemple, il dépensa la somme considérable de 300 000 florins d'or dans d'immenses travaux d'endiguement pour détourner à son avantage le cours du Mincio de Mantoue et de la Brenta de Padoue, privant ainsi ces villes de leurs moyens de défense. Cette ambition démesurée illustrait son désir de contrôle absolu sur ses territoires.

 

 

lllustration de l’Éloge funèbre de Gian Galeazzo Visconti, vers 1402-103, Michelino da Besozzo (Paris, Bibliothèque nationale)
lllustration de l’Éloge funèbre de Gian Galeazzo Visconti, vers 1402-103, Michelino da Besozzo (Paris, Bibliothèque nationale)

 

Le duché de Milan est officiellement créé en 1395, quand Gian Galeazzo achète le titre de duc de Milan à Venceslas, roi du Saint Empire romain germanique, pour la somme de 100 000 florins d'or. C'est à ce moment qu'il choisit l'aigle impérial sur ses armoiries. Cette acquisition renforce sa position politique et lui confère une légitimité supplémentaire. Cependant, sa vie est interrompue tragiquement en 1402 lorsqu'il succombe à la peste.

Milan, 1412 : le jeune duc fou assassiné devant l'église Saint Gottardo - Ludovico Pogliaghi 1857
Milan, 1412 : le jeune duc fou assassiné devant l'église Saint Gottardo - Ludovico Pogliaghi 1857

 

À sa mort, son fils Giovanni Maria Visconti lui succède en tant que deuxième duc de Milan, poursuivant ainsi la lignée des Visconti au pouvoir.

 

Giovanni Maria Visconti est un souverain infâme, cruel et dépravé. Il gouverne durant dix ans, éliminant un à un prétendants et adversaires, à commencer par sa propre mère. Il était réputé pour son utilisation des mâtins napolitains dressés à dévorer les hommes vivants, illustrant ainsi sa brutalité. En mai 1409, confronté à un peuple affamé et désespéré par les guerres incessantes, il répond par la violence, ordonnant même que les mots "guerre" ou "paix" ne puissent être prononcés sous peine de pendaison, témoignant ainsi de sa tyrannie absolue. Il meurt poignardé en 1412 par les partisans de Bernabo Visconti, ouvrant la voie à son frère cadet, Filippo Maria Visconti, qui poursuit le règne de terreur.

 

Chevalier et dames, Anonyme lombard du XVe siècle (Oreno – Milan, casino Borromeo)
Chevalier et dames, Anonyme lombard du XVe siècle (Oreno – Milan, casino Borromeo)

Filippo Maria Visconti, né en 1392, devient le duc de Milan de 1412 à 1447, marquant la fin de la lignée des Visconti au pouvoir dans la ville. Animé par sa quête de pouvoir et de richesse, il utilise le mariage comme un moyen d'accroître son influence. Son alliance avec une femme considérablement plus âgée, veuve d'un noble condottiere, lui permet de consolider sa fortune et de renforcer ses troupes. Les condottieres sont des mercenaires italiens qui se vendent au plus offrant. Cependant, il fait exécuter son épouse en 1418 sous prétexte d'adultère, illustrant ainsi son caractère impitoyable.

 

Par la suite, son mariage avec Marie de Savoie demeure stérile, ne portant pas les fruits escomptés sur le plan politique. Il est dit que le duc gardait son épouse prisonnière, et que le mariage ne fut jamais consommé. Cependant, sa liaison avec Agnes del Maino aboutit à la naissance de Bianca Maria Visconti, une fille illégitime, qu'il fait légitimer par l'empereur, et dont le destin est étroitement lié à celui de Francesco Sforza, un condottiere renommé. 

 

Portrait équestre de Muzio Attendolo Sforza
Portrait équestre de Muzio Attendolo Sforza

Le père de Francesco Sforza, Muzio Attendolo, un condottiere réputé pour sa bravoure sur les champs de bataille italiens, fut adoubé en 1387 et reçut le nom "Sforza", signifiant force, après avoir combattu auprès du duc Gian Galeazzo Visconti, menant à la défaite de la famille Della Torre en 1387. En tant que condottiere, il mène de nombreux combats durant sa carrière, pour les uns et les autres, selon qui l'emploie et devient le plus célèbre condottiere de son temps

L'antipape Jean XXIII lui avait conféré le titre de comte de Cotignola en reconnaissance de ses succès en tant que condottiere. Cependant, Muzio ne tarda pas à offrir ses services à un ennemi de l'antipape, ce qui lui valut d'être accusé de trahison. L'antipape fit alors distribuer dans toute la ville de Rome des représentations de Muzio pendu par le pied (une marque de déshonneur réservée aux traîtres), tenant d'une main son emblème héraldique, et de l'autre un rouleau sur lequel était écrit :

 

"Je suis le paysan Sforza de Cotignola, traître, qui a commis douze trahisons contre mon honneur ; promesses, accords, pactes que j'ai rompus."

Siège de Brescia en 1438 par les troupes de Niccolo Piccinino, condottiere pour le compte de la famille des Visconti, contre la République de Venise
Siège de Brescia en 1438 par les troupes de Niccolo Piccinino, condottiere pour le compte de la famille des Visconti, contre la République de Venise

 

Le règne de Filippo Maria Visconti est également marqué par des conflits avec d'autres États italiens, notamment Venise et Florence, alliées contre Milan. Ses ambitions expansionnistes le conduisent à affronter ces puissances, déclenchant une série de guerres qui épuisent ses ressources et minent sa position politique. Après sa défaite à la bataille de Maclodio en 1427, il fait appel aux services d'un jeune condottiere prometteur, le mercenaire Francesco Sforza (1401-1466), fils de Muzio Attendolo Sforza, pour prendre la tête de ses armées, marquant ainsi le début d'une alliance stratégique cruciale pour la défense du duché de Milan.

 

Filippo Maria Visconti s'est vu contraint de marier sa fille, Bianca Maria, à Francesco Sforza en raison des impératifs politiques et militaires de l'époque. Ce mariage représentait une alliance stratégique cruciale pour consolider le pouvoir des Visconti à Milan, en unifiant les intérêts des deux familles et en évitant une confrontation directe avec le puissant condottiere. En offrant à Sforza une légitimité dynastique et une position sécurisée au sein de la cour milanaise, Filippo Maria visait à assurer la stabilité politique interne, à renforcer la défense du duché contre les menaces externes et à garantir une protection contre les ambitions rivales.

 

Le mariage de Francisco Sforza et Bianca Maria Visconti en 1441
Le mariage de Francisco Sforza et Bianca Maria Visconti en 1441

N'ayant pas d'héritier mâle et négligeant d'organiser sa succession, Filippo Maria sembla pourtant espérer le chaos après sa mort en 1447. Avec lui s'éteint la branche des Visconti. Son gendre, Francesco Sforza, devint duc de Milan en 1450, marquant ainsi la fin d'une ère pour la ville de Milan et l'Italie du XVe siècle.

 

Francesco Sforza hérite du titre de condottiere après la mort accidentelle de son père. Son mariage avec Bianca Maria Visconti en 1441, malgré la différence d'âge, fut apparemment heureux et durable, marquant ainsi une alliance entre deux des familles les plus influentes d'Italie à cette époque tumultueuse. 

Les duchés des Visconti et des Sforza ont été caractérisés par une instabilité politique et une fragilité du pouvoir, ce qui a incité les ducs à promouvoir le développement de la culture lombarde par le biais de l'art et de l'architecture. Face aux défis internes et externes, les ducs ont cherché à consolider leur légitimité et à renforcer leur autorité en favorisant les réalisations culturelles. Ils ont ainsi utilisé le rayonnement de l'art et de l'architecture comme des outils de prestige et de légitimation, permettant de renforcer leur position auprès de la population et d'affirmer leur statut de souverains. Cette promotion de la culture lombarde a également contribué à forger une identité régionale distincte et à consolider le sentiment d'appartenance à une communauté partagée, malgré les tensions politiques et les luttes de pouvoir.

 

Tarot Visconti Sforza (Colleoni)
Tarot Visconti Sforza (Colleoni)

Il est fascinant de penser que le plus ancien Tarot conservé à ce jour aurait été spécialement conçu pour célébrer l'union de la fille de Filippo Maria Visconti avec Francesco Sforza en 1441. Cette création artistique unique témoigne non seulement de l'importance de cet événement, mais également de l'intérêt historique et culturel associé aux jeux de cartes enluminées à cette époque.

 


Activité : arbre généalogique interactif

Retrouvez un résumé de la vie des ducs de Milan sur cette carte interactive.


Activité : quiz

Découvrez les liens visibles entre le plus ancien tarot et la famille Visconti en 6 questions.

 


Activité : cours interactif

Suivez le guide dans ce voyage temporel en Italie, à la découverte de la tradition des triomphes depuis son origine durant l'Antiquité, jusqu'au début de la Renaissance. Comme vous allez le voir, ces traditions pourraient bien avoir inspiré les artistes enlumineurs pour la création des atouts du Tarot !

 


Qui a créé le Tarot ?

Tout d'abord, il est important de noter qu'à ce jour, l'identité de l'inventeur du Tarot demeure un mystère non résolu. Cependant, à travers les indices et les témoignages historiques, nous pouvons tenter de reconstituer le puzzle complexe de son origine.

 

Un élément clé dans cette quête est la cour de Filippo Maria Visconti, duc érudit du XVe siècle. Nous savons que le duc et sa cour étaient passionnés par les jeux de cartes, allant même jusqu'à en inventer de nouveaux. En 1423, le duc fit appel à un certain Marziano da Tortona pour créer un jeu célébrant sa famille. Bien que ce jeu ait été malheureusement perdu, une note détaillée écrite par Marziano lui-même nous offre un aperçu de sa composition. Bien que ce jeu ne soit pas le Tarot tel que nous le connaissons, il suggère que Marziano pourrait avoir été impliqué dans la création du Tarot à cette époque.

 

Mais quelles étaient les sources d'inspiration qui ont nourri l'imaginaire des créateurs du Tarot ? Au XIVe siècle, en Europe, et particulièrement en Italie du Nord, les festivités et les triomphes animaient les grandes cités. Cette hypothèse est renforcée par l'appellation première des tous premiers tarots : naipes à trionfi (jeux de cartes à triomphes). L'iconographie et les allégories foisonnaient dans les arts visuels, des vitraux des églises aux enluminures des manuscrits. Pétrarque lui-même, poète de renom, évoluait dans les cercles des Visconti, ajoutant une touche de poésie et de philosophie à ce contexte culturel bouillonnant. Les oeuvres littéraires telles que "La Divine Comédie" de Dante et les récits de Boccace faisaient également partie intégrante de ce paysage artistique, offrant des visions allégoriques et symboliques qui auraient pu influencer les créateurs du Tarot dans leur quête d'expression artistique et spirituelle. 

 

L'histoire du Tarot prend forme autour de l'année 1440, en Italie du Nord. Le Tarot de Visconti Sforza, daté de 1441, est considéré comme l'un des plus anciens jeux de Tarot connus. Filippo Maria Visconti est reconnu comme commanditaire de ce jeu, offert à sa fille Bianca Maria pour son mariage, peut-être en collaboration avec Francesco Zavattari, un peintre de la cour milanaise. Cependant, il est probable que le Tarot existait déjà depuis quelques années, ce qui ne fait pas forcément de ce jeu le tout premier. Il est également envisageable que le Tarot soit le fruit d'une collaboration, où l'imagination de l'un aurait donné naissance aux archétypes, tandis que les mains habiles d'un autre auraient donné vie à ces images mystiques.

 


Activité : présentation en ligne + quiz

Faites la connaissance des triomphes du Tarot Visconti Sforza, découvrez ce qu'ils représentent et répondez au quiz.

 


L'ordre des cartes

 

Dans les tarots d'origine, une structure immuable se déploie avec une étonnante cohérence. Chaque élément, minutieusement façonné, contribue à définir le tarot depuis des siècles. Les cartes à points, les figures, réparties en quatre couleurs, et les vingt-deux triomphes, plus tard connus sous le nom d'arcanes majeurs, constituent l'épine dorsale de cet univers symbolique. Cette rigueur dans la composition confère au tarot son caractère unique, le distinguant des autres jeux de cartes.

 

Pourtant, au sein de cette structure rigide, réside une souplesse subtile : les triomphes, dépourvus de noms et de numéros dans les premiers tarots, pouvaient être disposés dans n'importe quel ordre. Au fil de l'histoire du tarot, l'ordre des arcanes majeurs a connu diverses variations, reflétant les influences régionales et les interprétations individuelles. On observe aussi quelques récurrences : par exemple, les majeurs commencent tous par le Mat ou le Bateleur (les homme de basse extraction) et finissent toujours par le Jugement ou le Monde (la divinité). Certaines cartes ont également une place attitrée, comme l'Empereur, toujours placé en quatrième, le Pape, placé cinquième, la Mort, presque toujours placée en treizième position.

 

La découverte de certaines planches anciennes et l'analyse de plusieurs jeux anciens a permis d'identifier trois ordres principaux, chacun associé à une région d'Italie : le premier, originaire de la région de Florence et Bologne ; le deuxième, de Ferrare ; et le troisième, de Milan. Parmi ces variantes, c'est l'ordre milanais qui a perduré, façonnant le futur tarot de Marseille et influençant les versions ultérieures du jeu.

 

Pourtant, malgré ces différences apparentes, une cohérence sous-jacente émerge. Tous les ordres de classement témoignent d'une ascension spirituelle, guidant le joueur dans un voyage symbolique allant de la condition humaine à la transcendance divine. 

 

Cette quête d'illumination trouve un écho dans les récits allégoriques de l'époque, tels que "La Divine Comédie" de Dante, où le protagoniste traverse les enfers et le purgatoire avant d'atteindre le paradis. De même, les Triomphes de Pétrarque offrent une vision poétique de l'ascension de l'âme, évoquant un cheminement allégorique de l'amour terrestre à la contemplation de l'éternité divine. Ces récits, empreints de symbolisme et de spiritualité, résonnent en écho avec la structure profonde et significative des arcanes majeurs du tarot, offrant au joueur un voyage intérieur vers la lumière de la sagesse et de la connaissance.

 

L'ordre des cartes qui sera finalement retenu, l'ordre milanais, et les plus fréquentes dénominations des cartes, est le suivant :

LE MAT

 I LE BATELEUR

II LA PAPESSE
III L'IMPERATRICE
IV L'EMPEREUR
V LE PAPE
VI L'AMOUREUX
VII LE CHARIOT
VIII LA JUSTICE
 IX L'HERMITE
X LA ROUE DE FORTUNE
XI LA FORCE
XII LE PENDU
XIII LA MORT
XIV TEMPERANCE
XV LE DIABLE  
 XVI LA MAISON DIEU
XVII L'ETOILE 
XVIII LA LUNE 
XIX LE SOLEIL 
XX LE JUGEMENT 
XXI LE MONDE 

D'où vient le terme "Tarot" ?

Explorez la bibliothèque pour découvrir les différentes hypothèses autour de l'origine du mot "Tarot". En effet, jusqu'en 1500, le jeu de cartes était appelé "trionfi". C'est n'est qu'à partir de 1500 que les références dans les textes font mention de "tarrocchi", "tarochi" en Italie et "taraux" en France.

Les informations sont dissimulées dans la bibliothèque, c'est à vous de les trouver.

 


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Récapitulatif du chapitre

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