Chapitre 4 : les types de Tarots

Le monde des tarots ne se limite pas au seul Tarot de Marseille. Des variations et des créations sont apparues dans diverses régions géographiques, chacune apportant sa propre perspective et esthétique. Faisons un tour d'horizon pour découvrir quelques-uns de ces tarots, des plus méridionaux de l'Italie aux confins septentrionaux de la Belgique.

Le Tarot Bolonais est une variation intrigante du tarot traditionnel. Apparu au début du XVIIe siècle, ce tarot a été créé en réponse aux préoccupations des autorités religieuses et gouvernementales de l'époque. Une des principales différences du Tarot Bolonais réside dans la suppression des deux couples traditionnels : le Pape/Papesse et l'Empereur/Impératrice. Ces figures étaient perçues comme potentiellement problématiques par les autorités, alors pour apaiser leurs inquiétudes, deux cartes supplémentaires ont été introduites dans le jeu pour remplacer les représentations féminines par deux représentations masculines, éliminant ainsi toute ambiguïté. Ainsi, on retrouve deux Papes et deux Empereurs dans ce tarot.

Le Tarot Bolonais appartient à une catégorie spécifique de tarots appelée "tarocchino", qui se distingue par son format plus compact, ne comptant que 62 cartes. Contrairement aux tarots standard, il ne comporte pas les petites cartes à points, ce qui en fait une version simplifiée. Une autre particularité notable est l'ordre des cartes dans ce tarot : contrairement à la plupart des tarots où le Monde est la dernière carte majeure, dans le Tarot Bolonais, c'est le Jugement qui suit immédiatement le Monde, offrant ainsi une perspective unique sur le cheminement spirituel et la fin des cycles.

En somme, le Tarot Bolonais est bien plus qu'une simple variation du tarot traditionnel. Il est le fruit d'adaptations ingénieuses pour répondre aux exigences de son époque tout en préservant la richesse symbolique et la profondeur spirituelle du tarot.

Le Tarot de Viéville, imprimé vers les années 1640-1650, est une oeuvre fascinante qui s'inspire à la fois des traditions des tarots milanais et bolonais. Il se distingue par un ensemble de caractéristiques uniques, que l'on a observé précédemment dans le Tarot des Princes Humanistes dit "de Charles VI", telles que des illustrations évocatrices et symboliques. Par exemple, le Pendu est redressé la tête en haut, le Diable est représenté en train de marcher, la Foudre tombe sur un arbre, évoquant la destruction soudaine et la transformation. L'Etoile est représentée par un astronome, la Lune par une fileuse et le Soleil par un garçon à cheval, ajoutant ainsi une profondeur symbolique qui résonnait avec les croyances et les préoccupations de l'époque.

Une particularité notable est l'absence de noms sur les cartes, remplacés par une phrase poignante ornant l'As de Deniers et le 2 de Coupes. Cette phrase, riche en symbolisme, évoque un appel à la justice divine pour juger et punir ceux qui s'égarent dans la folie et l'illusion. Elle mentionne de nombreux arcanes majeurs, dont le Pape, la Papesse, l'Empereur, l'Impératrice, le Soleil, la Lune, les Étoiles, et la Foudre.

La phrase inscrite sur le Tarot de Viéville est la suivante : "Père saint, fais-moi justice de ce vieillard fou et bateleur, amoureux de cette dame, que ce soit proclamé à son de trompe par tout le monde, par le pape, la papesse, l'empereur, l'impératrice, le soleil, la lune, les étoiles, la foudre ; pris par la force, qu'il soit pendu et traîné au diable."

Le Tarot Flamand, imprimé en 1780 par Vandenborre à Bruxelles, est une oeuvre emblématique directement inspirée du Tarot de Viéville. Il présente donc les mêmes caractéristiques que son prédécesseur, offrant une vision captivante et symbolique de l'univers des arcanes majeurs.

Ce tarot conserve nombre des éléments distinctifs du Tarot de Viéville, mais avec quelques modifications supplémentaires. Par exemple, le Pape traditionnel a été remplacé par le dieu romain Bacchus, tandis que la Papesse a été représentée par le personnage de la commedia dell'arte, le Capitaine Fracasse. Ces changements reflètent les influences culturelles et artistiques de l'époque, ajoutant une touche de couleur et de diversité à l'iconographie du tarot. Une autre divergence notable est la présence du Fou portant le numéro 22, une variation qui peut susciter des interprétations intéressantes sur le rôle du Fou dans le jeu et son lien avec le reste des arcanes.

Le Tarot Flamand est rapidement devenu le standard en Belgique, témoignant de son succès et de sa popularité auprès du public de l'époque. Cet exemplaire du Tarot Flamand, imprégné de l'esprit artistique et culturel de son temps, nous offre un fascinant témoignage de la fin du XVIIIe siècle, capturant ainsi l'énergie et la diversité de cette période riche en transformations.

Le Tarot de Besançon, également connu sous le nom de Tarot Suisse, est une variation du célèbre Tarot de Marseille, et notamment ceux de Noblet, Dodal et Payen (le modèle de type I). Tout comme son prédécesseur de Marseille, il n'a pas été initialement produit dans la ville de Besançon, mais plutôt dans des régions voisines telles que la Suisse, l'Allemagne et probablement Strasbourg, au début du XVIIIème siècle. C'est là que l'on aurait pour la première fois supprimé les cartes de la Papesse et du Pape, considérées comme blasphématoires tant pour les catholiques que pour les protestants. Elles furent remplacées par Junon et Jupiter, s'inscrivant ainsi dans le contexte culturel et religieux spécifique de l'époque.

Le Tarot de Besançon présente également quelques particularités remarquables qui le distinguent. Par exemple, contrairement à d'autres tarots où la Lune est souvent représentée de profil, dans le Tarot de Besançon, elle montre son visage de face, et l'angelot représenté sur la carte des Amoureux est souvent illustré avec les yeux bandés, prouvant son attachement aux origines des Tarots de Marseille du XVIIème siècle.

Le Tarot Piémontais est une oeuvre fascinante de l'histoire de la tarologie, ayant vu le jour grâce à Giuseppe Lando à Turin en 1760. Le Tarot Piémontais se distingue par diverses caractéristiques ainsi que par des détails particuliers qui lui sont propres, contribuant ainsi à son identité distinctive. Par exemple, le visage sur le ventre du Diable et le drapeau sur le sceptre du Pape sont des éléments qui se démarquent de manière significative et qui trouvent leur origine dans les influences du Dodal, importé au début du XVIIIe siècle. Ces détails soulignent l'importance des échanges culturels et artistiques entre Lyon et le Piémont à cette époque.

D'autres particularités sont également présentes dans ce tarot, bien qu'elles ne soient pas toujours présentes dans toutes les versions. Par exemple, un papillon volette devant le visage du Fou, le Bateleur a une chaise, le Chariot est représenté avec une cape et sans épaulettes, l'Ermite est dépeint en moine portant un chapelet, le lion de la Force lève la patte comme pour résister.

Ces détails spécifiques offrent un aperçu fascinant de l'évolution du tarot dans le contexte culturel et artistique du Piémont au XVIIIe siècle. Le Tarot Piémontais témoigne non seulement de l'ingéniosité de ses créateurs, mais aussi des influences et des échanges qui ont façonné son développement au fil du temps.

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Nous avons abordé l'existence de deux types de Tarot de Marseille. Qu'en est-il exactement ? En 1986, l'historien Thierry Depaulis a identifié deux grands groupes distincts de Tarots de Marseille en fonction de leurs différences iconographiques. Voici un résumé des deux types :

• Tarots de Marseille de type I : Ce groupe comprend typiquement les Tarots de Noblet, Dodal, ainsi que ceux de Payen père et fils. Ces tarots se caractérisent par certaines similitudes iconographiques et stylistiques qui les distinguent des autres. Ils partagent probablement des origines communes dans leur conception et leur design.

• Tarots de Marseille de type II : Ce groupe inclut généralement les Tarots de Pierre Madenié, François Chosson, Nicolas Conver et Claude Burdel. Ils présentent des différences distinctes par rapport aux Tarots de Type I, tant sur le plan iconographique que stylistique. Ces différences pourraient refléter des variations dans les influences artistiques, les techniques de production ou les choix stylistiques des créateurs.

Cette classification permet de mieux comprendre les variations et les évolutions au sein de la tradition des Tarots de Marseille, en mettant en évidence les caractéristiques spécifiques de chaque groupe. Voici un résumé des principales différences entre les deux types :

Il est admis que le type I pourrait être plus ancien, avec des exemples de tarots remontant au XVIe siècle. Les tarots de Noblet, Dodal, Payen, ainsi que d'autres exemples, sont cités comme des représentants du type I. Le tarot de Besançon semble également être issu du type I comme nous l'avons vu précédemment.

Le type II est considéré comme apparaissant plus tardivement, après 1700. Des tarots de Chosson, Madenié, ainsi que des tarots classiques de Marseille, sont inclus dans ce groupe. Le type II semble être une version plus "apaisée" et "modernisée" du type I, avec des caractéristiques iconographiques moins austères et plus humanisées.

Il est suggéré que le type II pourrait être le résultat d'une évolution stylistique, peut-être influencée par des cartiers lyonnais ou dijonnais. La raison de son succès à Marseille reste à expliquer.

Maintenant que vous connaissez les différences entre les deux types de Tarots de Marseille, exercez-vous !

Comme nous l'avons vu au précédent chapitre, c'est au XVIIIe siècle que le Tarot de Marseille a connu son âge d'or, devenant le jeu de tarot le plus répandu et influent de son époque. Ses images emblématiques et son symbolisme profond ont captivé l'imagination des gens, faisant du Tarot de Marseille un jeu populaire largement utilisé à travers l'Europe.

Au XIXe siècle, une période de changement et de diversification s'est installée. Alors que la science et l'occultisme émergeaient comme des courants de pensée concurrents, le tarot a également subi une évolution significative. Cette période de transition sera explorée plus en détail dans le prochain chapitre au sujet des utilisations du tarot. Pour l'heure, voici en détails les principaux tarots créés après la Révolution Française.

C'est au XIXe siècle que des tarots à usage purement divinatoire ont commencé à émerger. En 1789, le Grand Etteilla a vu le jour, introduisant des concepts ésotériques et des méthodes de divination dans le monde du tarot. Il a été le premier à créer un jeu en apportant une dimension mystique supplémentaire à la pratique divinatoire.

Le Tarot Grand Etteilla, également connu sous le nom de Tarot égyptien, trouve ses origines dans l'oeuvre de Jean-Baptiste Alliette, plus connu sous le nom d'Etteilla (1738-1791), une figure mystérieuse de l'histoire occulte française. Alors que ses activités professionnelles varient selon les sources, de marchand grainier à perruquier et professeur d'algèbre, Etteilla est surtout célèbre pour avoir popularisé la cartomancie et avoir été un fervent disciple des théories d'Antoine Court de Gébelin.

Dans son ouvrage « Manière de se récréer avec le jeu de cartes nommées tarots », publié en plusieurs volumes entre 1783 et 1785, Etteilla présente sa vision réformée du tarot. Inspiré par les théories de Court de Gébelin sur l'origine égyptienne du tarot, Etteilla modifie les symboles, leur ordre et ajoute une dimension égyptienne tant théorique que symbolique. Son objectif principal était de créer un tarot plus orienté vers la divination que vers l'initiation.

Le Tarot Grand Etteilla se compose de 78 cartes, divisées en arcanes majeurs et mineurs. Les arcanes majeurs comprennent des cartes représentant le consultant, les jours de la création, les vertus cardinales et les grands événements de la vie physique et psychique, avec la Folie ajoutée à la fin. Les arcanes mineurs, quant à eux, comprennent des têtes et des chiffres représentant des mots-clés et des personnes. Bien qu'Etteilla ait cherché à supprimer la frontière entre les arcanes majeurs et mineurs, il a conservé une certaine distinction dans la disposition des cartes.

Le Tarot Grand Etteilla a connu une popularité considérable à l'époque napoléonienne, en grande partie en raison des légendes inscrites sur chaque carte, facilitant ainsi leur interprétation. Malgré les critiques de certains occultistes du XIXe siècle, Etteilla reste incontestablement un pionnier de la cartomancie et a exercé une influence durable sur le développement du tarot divinatoire.

Son oeuvre a inspiré de nombreux devins et devineresses, dont la célèbre Marie-Anne Adélaïde Lenormand, également connue sous le nom de Mlle Lenormand, qui était une cartomancienne réputée du Premier Empire français. Aujourd'hui, le Tarot Grand Etteilla demeure un témoignage fascinant de l'histoire de la cartomancie et continue d'intéresser les chercheurs en occultisme et les passionnés de tarot.

Le Tarot d'Oswald Wirth, également connu sous le nom de Tarot Kabbalistique, est le fruit des efforts conjoints d'Oswald Wirth (1860-1943) et de son ami proche, le marquis Stanislas de Guaita. Originaire de Suisse Alémanique, Wirth s'est installé à Paris à l'âge de vingt ans, où il a été initié aux sciences occultes et à la franc-maçonnerie. Sa rencontre avec Guaita en 1887 a marqué le début d'une amitié et d'une collaboration fructueuses dans le domaine de l'ésotérisme.

Guaita, passionné par la Kabbale et le Tarot, a encouragé Wirth à entreprendre la restauration des cartes du Tarot dans leur «pureté hiéroglyphique», conformément aux idées d'Éliphas Lévi. Guidé par les enseignements de Guaita et armé de sa propre maîtrise du dessin, Wirth a réalisé cette vision en combinant les éléments du Tarot de Marseille et d'un jeu italien. Le résultat de cette collaboration a été la publication en 1889 des «XXII Arcanes du Tarot Kabbalistique», où chaque arcane majeur est marqué d'une lettre hébraïque selon le schéma conçu par Lévi. Wirth a été salué pour sa capacité à synthétiser les principes de divers courants initiatiques maçonniques et à les appliquer à l'étude du Tarot, de l'alchimie et de la Kabbale.

Pour Wirth, le symbolisme était une langue universelle qui pouvait transcender les différences entre les écoles ésotériques. Il a écrit sur le Tarot en tant qu'outil de divination et sur la franc-maçonnerie, cherchant à rendre ces sujets accessibles aux profanes tout en préservant leur dimension transcendantale. Le Tarot d'Oswald Wirth se distingue par son approche kabbalistique et symbolique, offrant une interprétation profonde des mystères de la vie et de l'existence. Chaque carte est chargée de sens et de symboles, invitant le praticien à une exploration spirituelle et introspective. Ainsi, le Tarot d'Oswald Wirth demeure un témoignage fascinant de la richesse et de la profondeur du symbolisme ésotérique, continuant à inspirer les chercheurs et les praticiens du Tarot à ce jour.

Ecoutez ce podcast extrait de l'émission du Chariot sur RadioPanik,  interview de Guido Gillabel qui raconte l'histoire d'Oswald Wirth et de la création de son tarot (durée 6 min 30) :

Dans les années suivantes, les jeux de tradition anglo-saxonne provenant de l'Ordre Hermétique de l'Aube Dorée (Hermetic Order of the Golden Dawn) ont pris le devant de la scène. Le Tarot Rider Waite Smith, créé par A.E. Waite et Pamela Colman Smith, est sans aucun doute l'un des jeux de tarot les plus influents au monde. Son origine remonte à 1909, lorsque Waite, un chercheur spirituel et membre de l'Ordre Hermétique de l'Aube Dorée, décide de créer un jeu de tarot unique en collaboration avec Smith, une artiste talentueuse et clairvoyante.

Ce jeu, également connu sous le nom de RWS, se distingue par ses illustrations emblématiques et ses significations divinatoires inspirantes. Les arcanes majeurs, basés sur le Tarot de Marseille avec des influences d'Eliphas Levi et du symbolisme chrétien, sont interprétés à la fois à partir des enseignements de l'Aube Dorée et des travaux d'Etteilla.

Une particularité notable du Tarot Rider Waite Smith est l'absence d'attribution des lettres hébraïques aux cartes, ce qui le différencie des tarots occultes de l'époque. Les arcanes majeurs présentent cependant une nette influence astrologique, et c'est pour correspondre à l'ordre des signes du zodiaque que les cartes de la Justice (signe balance) et de la Force (signe lion) ont été inversées. De plus, les illustrations des arcanes mineurs présentent un mélange d'influences provenant de l'imagination de Smith et probablement du tarot Sola Busca exposé à l'époque en photographie au British Museum, offrant à l'artiste une grande autonomie dans la création. 

Le Tarot Rider Waite Smith a servi de base à de nombreuses variantes créatives et tarots dérivés, inspirant une multitude de jeux imaginatifs tels que les tarots de Morgan Greer, Robin Wood et Hanson Roberts. Il est devenu un paradigme dans le monde du tarot, influençant non seulement les créateurs de jeux, mais également les méthodes de lecture et d'interprétation des cartes à travers le monde.

Le Tarot de Thoth, attribué à Aleister Crowley (1875-1940), émerge de l'époque de l'occultisme au XXe siècle, façonné par la vie tumultueuse et l'esprit visionnaire de son créateur. Crowley, souvent surnommé "Bête 666" dans les cercles occultes, était un personnage sombre et controversé, un provocateur notoire, explorant sans relâche les limites de la spiritualité, du mysticisme et de la magie.

Son immersion dans les courants occultes a commencé lorsqu'il a rejoint l'Ordre Hermétique de l'Aube Dorée en 1898, dont il s'éloigne assez rapidement, à cause de conflits internes ayant mené à la dissolution de l'ordre en 1902. Fasciné par le pouvoir du tarot et guidé par sa propre vision, Crowley a entrepris de créer un jeu qui incarnerait ses idées ésotériques les plus profondes.

Cependant, c'est grâce à Lady Frieda Harris, une artiste associée à l'une des organisations occultes de Crowley, que le Tarot de Thoth a vu le jour. De 1938 à 1942, elle a créé des peintures à l'huile pour chaque carte du tarot, donnant vie aux concepts ésotériques de Crowley dans un style distinctement art déco. Les images résultantes reflètent les mouvements artistiques du début du XXème siècle, comme le futurisme et le constructivisme, tout en utilisant la géométrie synthétique projective enseignée par Rudolf Steiner.

Le jeu Thoth intègre les correspondances astrologiques et hébraïques de la Golden Dawn sur les cartes, tout en réinterprétant certaines des cartes majeures traditionnelles. Par exemple, Crowley a renommé Justice, Force, Tempérance et Jugement en Ajustement, Luxure, Art et Aeon respectivement, et a ramené Justice et Force à leur ordre original du Tarot de Marseille.

Les premières éditions du jeu Thoth ont été limitées à des expositions et des tirages d'essai dans les années 1940, mais une édition complète de haute qualité a été publiée à la fin des années 1960. Le jeu a suscité un intérêt continu dans les cercles ésotériques pour son symbolisme complexe et son approche novatrice du tarot.

Le Tarot de Thoth se distingue par sa profondeur symbolique et sa richesse de détails. Chaque carte est imprégnée de sens, de la couleur au positionnement des symboles, offrant ainsi un outil puissant pour la divination et la méditation. Grâce à sa fusion d'art, de mysticisme et de magie, le Tarot de Thoth reste une oeuvre captivante et énigmatique qui continue d'inspirer et de fasciner les chercheurs spirituels et les tarologues du monde entier.

Dans les années 1980, l'essor des jeux de cartes modernes a continué à perdurer jusqu'à aujourd'hui, marquant une période d'expansion et de diversification sans précédent dans le monde du tarot. De nombreux auteurs et illustrateurs ont pris la plume pour créer leur propre vision du tarot, puisant dans les traditions établies tout en explorant de nouvelles voies créatives. Certains ont choisi de mélanger les traditions du Tarot de Marseille avec celles du Tarot Rider-Waite, fusionnant ainsi différentes écoles de pensée et styles artistiques pour créer des ponts entre les traditions.

Dans cette effervescence créative, tous les thèmes imaginables sont désormais utilisés pour les tarots, reflétant la diversité et la richesse de la communauté tarologique moderne. Les tarots contemporains sont associés à une multitude de domaines et de thèmes, comme la psychologie, le féminin sacré, les animaux, les anciennes civilisations, la sorcellerie, le cinéma, la littérature, et bien d'autres encore. Chaque jeu de tarot offre une exploration unique de ces thèmes, présentant de nouvelles perspectives et approches à la pratique du tarot.

Cette profusion de créativité a ouvert de nouvelles portes dans l'univers du tarot, élargissant son public et permettant à chacun de trouver un jeu qui résonne avec ses propres croyances, intérêts et sensibilités. Ainsi, le tarot continue d'évoluer et de s'adapter aux besoins et aux aspirations de la société contemporaine, tout en préservant son essence mystique et symbolique qui le rend si captivant depuis des siècles.

Voici une liste de plusieurs tarots dont nous avons parlé ces derniers chapitres. Réussirez-vous à les situer sur la ligne temporelle ?

Aujourd'hui, parmi les nombreux jeux de tarot disponibles, trois des plus célèbres et influents sont le Tarot de Marseille, le Tarot Rider Waite Smith et le Tarot de Thoth. Chacun de ces jeux présente des caractéristiques distinctes qui les rendent reconnaissables et uniques dans l'univers de la tarologie.

Le Tarot de Marseille est l'un des plus anciens et des plus traditionnels. Reconnaissable à ses arcanes majeurs richement illustrés mais aux arcanes mineurs non illustrés, il se distingue également par la présence du Pape et de la Papesse dans les arcanes majeurs. Dans ce tarot, la Force porte le numéro 11 et la Justice le numéro 8, une particularité qui le différencie des autres jeux.

Le Tarot Rider Waite Smith est caractérisé par ses arcanes majeurs et mineurs richement illustrés. Contrairement au Tarot de Marseille, les arcanes mineurs sont également illustrés, ce qui facilite leur interprétation. Une autre caractéristique distinctive est l'inversion des cartes de la Force et de la Justice : dans ce jeu, la Force est numérotée 8 et la Justice 11. Enfin la Papesse et le Pape sont remplacés par la Grande Prêtresse et le Hiérophant.

Le Tarot de Thoth est une interprétation unique et complexe du tarot. Inspiré par les enseignements de nombreuses sciences occultes, le Tarot de Thoth se distingue par ses nombreuses références égyptiennes, kabbalistiques et alchimiques, la présence d'éléments géométriques et par sa réorganisation des arcanes majeurs. Dans ce jeu, la Justice est numérotée 8 et la Force 11, de plus, certaines cartes ont été renommées : la Tempérance est devenue les Arts, la Justice est changée en Ajustements, tandis que la Force a été rebaptisée Luxure. Les cartes de cour sont composées d'une princesse, d'un prince, d'une reine et d'un cavalier, ce qui diffère de la structure traditionnelle des jeux précédents.

Voyons si vous arrivez à reconnaître à quelle type de jeu appartiennent ces Tarots modernes !

Depuis la Révolution française, l'avènement de la divination par les cartes a marqué l'émergence de nouveaux jeux dédiés exclusivement à la cartomancie, une activité qui gagne en popularité à cette époque. Ces jeux, principalement des cartes divinatoires, introduisent des figures familières telles que la Mort, la Fortune et la Justice, ainsi que de nouvelles représentations comme la victoire, la prison, la jeune fille, et bien d'autres. Collectivement désignées sous le nom d'oracles, ces cartes se déclinent en une variété de titres évocateurs et attirants, tels que le petit Etteilla, le petit oracle des dames, la sybille des salons, le livre du destin, le jeu du petit sorcier, et bien d'autres encore.

Ce qui distingue les oracles des tarots, c'est notamment l'absence de "règles" strictes concernant le nombre de cartes. Par exemple, le petit Etteilla compte 33 cartes, le petit oracle des dames en compte 42, tandis que la sybille des salons en comprend 52 et l'oracle symbolique seulement 20. Bien que la structure de ces jeux soit initialement basée sur celle des cartes à jouer sur lesquelles ils s'appuient, les auteurs prendront rapidement des libertés créatives, une tendance encore présente dans les oracles contemporains.

Contrairement au tarot, perçu comme un outil initiatique nécessitant un long apprentissage pour son interprétation, les oracles de l'époque étaient destinés aux "tireuses de cartes" amateurs. Ce clivage entre les tarologues initiés et les cartomanciennes du dimanche s'est ainsi progressivement dessiné. De nos jours, les tarots conservent une image relativement austère, considérés comme plus hermétiques et mystérieux que les oracles, réputés pour leur accessibilité accrue.

Voici un arbre généalogique des tarots, résumant brièvement les ascendances entre certains des jeux que nous avons évoqués. Déplacez les cartes pour trouver leur bon emplacement dans l'arbre.

Répondez aux questions suivantes et évaluez ce que vous avez retenu de ce chapitre.

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